Spi Ouest France : la plus belle régate de France méritait bien de se courir en eaux propres ! à Quiberon / Morbihan

Quiberon (Morbihan).

Communiqué de France Nature Environnement : "Grâce aux associations locales de protection de l'environnement (dont Eaux et Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante et Sémaphore, membres de FNE), aux ostréiculteurs et aux pêcheurs, mobilisés ensemble pour la protection du milieu marin, le Spi Ouest France / Intermarché (http://www.spi-ouestfrance.com ) se déroule dans des eaux propres en Baie de Quiberon. Retour sur une victoire locale.



150.000m3 de boues portuaires devaient être immergées entre Houat et la presqu'île de Rhuys, à proximité de zones Natura 2000 et de zones de pêche. Après des mois de négociations infructueuses avec les autorités publiques, les associations locales de protection de l'environnement, les ostréiculteurs et les pêcheurs menacent de bloquer la plus grande régate de la saison. La mobilisation commune porte ses fruits et le président du conseil général du Morbihan et le président du syndicat mixte gestionnaire des ports du Morbihan annoncent l'abandon du clapage. Une belle victoire pour l'environnement si cet abandon est définitif !

Le dossier déposé par le syndicat mixte ne tenait pas la route
Le choix du site d'immersion date de 1999. A l'époque, les solutions alternatives au clapage n'ont pas été étudiées et la prise en compte des impacts environnementaux était faible. Le site d'immersion est situé à proximité de zones Natura 2000. Or le dossier présenté en 2011 par le syndicat mixte ne comprend pas d'évaluation d'incidences Natura 2000. Le dossier ne tient pas non plus la route d'un point de vue scientifique : il y a trop peu de points de prélèvements pour le suivi de la zone et le site d'immersion en lui-même n'est pas idéal. La profondeur est faible, et les courants défavorables. Enfin les techniques de clapage employées pour celles du Port de la Trinité stérilisent totalement les fonds.

Et après ?
« Les opérations de dragage sont nécessaires au maintien de l'activité des ports mais l'immersion de sédiments pollués aux métaux lourds n'est absolument pas une solution durable, rappelle Denez L'Hostis, pilote de la mission mer et littoral. Il est nécessaire qu'une réglementation renforcée soit mise en place et s'accompagne d'une gestion plus transparente des sédiments dragués». FNE et ses associations demandent également que soit donné aux sédiments de dragage le statut de « déchets » prévu par la convention OSPAR, et que la législation et la réglementation des déchets soient adaptées en conséquence. Pour en finir avec le clapage de boues contaminées, il est aussi urgent de développer des solutions alternatives : le bio-traitement par bactéries, par exemple, ouvre des perspectives encourageantes, le traitement à terre, et la mise en place de filières de valorisation (comme pour la fondation des routes).

L'interdiction de rejeter en mer des sédiments toxiques est un impératif contre lequel l'argument du coût des opérations n'est pas recevable compte-tenu des impacts sur l'environnement marin. Aujourd'hui, grâce à la mobilisation locale, le Spi Ouest-France Intermarché se déroule dans des eaux où ne seront plus clapées des boues portuaires. Les associations de terrain veillerons à ce que la qualité des eaux soit un impératif à long-terme des pouvoirs publics et des collectivités locales.


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